Je cherche à renouer avec les formes sensibles du vivant. Tel un sismographe, je tente d’en transcrire les moindres frémissements.
Lorsque j’arpente un territoire, je suis animée par le dessillement du regard. Ma quête de l’infime se traduit par plusieurs actions : l’imprégnation, la captation, la collecte. La restitution de ces traces est une façon de faire émerger ce qui a été saisi et ressenti sur place. Cela implique d’être dans un état de réceptivité pour pouvoir écouter et entendre ce que le lieu a à me dire.
Le dessin, l’estampage, le monotype ou la peinture m’offrent la possibilité d’entrer en interaction avec ce qui m’environne. Tisser les lignes revient alors à recueillir ce qui se joue autour de moi mais aussi en moi ; à être dans une relation attentive, où le papier, tel un épiderme transfère ce qui s’y trame. Le corps à ce moment précis, rejoue quelque chose du paysage.
Le travail in situ implique une interaction et une co-création où les éléments naturels par ” leur puissance d’agir “, deviennent des partenaires à part entière.
Le geste est primordial et implique un réajustement permanent entre concentration et attention flottante, où la part de hasard a toute sa place. Vitalité du geste spontané ou lenteur d’un motif répété, sont deux voies pour exprimer la fragilité du vivant, ainsi que, ce qui nous relie à lui.