A propos

C’est au contact des montagnes de mon enfance que j’ai pu affuter mon regard et affiner ma sensibilité à la nature. Grâce à cet environnement privilégié, je suis parvenue à développer un profond sens de l’attention et une façon personnelle d’entrer en résonance avec l’énergie du vivant.

L’apprentissage de la gravure, l’obtention d’une licence d’Arts Plastiques entre autres, ainsi que l’intérêt pour l’esthétique asiatique, nourrissent mes approches théoriques et pratiques. La découverte des grands espaces Nords américains, puis trois résidences d’artiste en Corée du Sud marquent un tournant décisif dans mon travail et dans mon rapport au paysage.

Je m’inscris dès lors dans la recherche d’une expression de l’infime, entre visible et invisible, que j’explore au travers d’une pratique pluridisciplinaire.

Dans mon travail, qui trouve son enracinement dans la nature, je cherche à renouer avec les formes sensibles du vivant. Inventer une autre façon d’entrer en interaction avec elle, est l’objet de ma démarche. Tel un sismographe, je tente d’en transcrire les moindres frémissements, les traces visibles et invisibles, l’infime et le sensible.

A travers elles, il s’agit de faire émerger ce qui a été vécu et ressenti in situ. Cela implique d’être dans un état de réceptivité et une profonde attention pour pouvoir écouter et entendre ce que le lieu a à me dire. Arpenter. S’imprégner. Collecter. Se laisser surprendre. Etre sans attentes.

Dans ma pratique artistique, le dessin sensible, fondé sur le geste, le corps, les sensations, en résonance avec le lieu a pris de l’importance ces dernières années, sans oublier les autres médiums (estampe, photographie, vidéo, peinture et installation), qui m’offrent la possibilité d’appréhender autrement les paysages et les lieux.

Percevoir avec acuité revient à accueillir ce qui se trame autour de moi mais aussi en moi. Le corps à ce moment précis, rejoue quelque chose du paysage. Il s’agit de faire corps avec. Le travail in situ implique une interaction et une co-création où les éléments naturels par  » leur puissance d’agir « , deviennent des partenaires à part entière.

Le geste est primordial et implique un réajustement permanent entre concentration et attention flottante, où la part de hasard a toute sa place. Vitalité du geste spontané ou lenteur d’un motif répété, sont deux voies pour exprimer la fragilité du vivant, ainsi que, ce qui nous relie à lui.